Deux petites heures en train et me voilà à Paris pour la journée ! On peut dire que c’est rapide, à peine le temps de feuilleter une centaine de page d’un livre que la gare d’arrivée est proche. Je retrouve donc l’une de mes meilleures amies pour découvrir avec joie le programme qu’elle m’a concocté. On commence la journée par une petite visite au musée Marmottan Monet dans le XVIème arrondissement. Et plus particulièrement, avec l’exposition « Collections privées : un voyage des impressionnistes aux fauves ». Elle est ouverte depuis le 13 septembre 2018 et durera jusqu’au 10 février 2019.
Sommaire de l’article
Un peu d’histoire sur le musée Marmottan
Le musée Marmottan est l’un de mes musées préférés à Paris. Pour ne pas dire mon préféré. Il faut dire que depuis toute petite, j’adore Monet et le courant impressionniste. On vous offre un jour, quand vous avez 8 ans et que vous peignez, un livre d’art sur Monet et hop, vous êtes fan le lendemain. Pour la faire courte, j’avais la possibilité d’accéder en mode illimité à ce musée quand j’étais sur Paris. J’ai donc tissé des liens professionnels avec l’adjoint du directeur feu Monsieur Desfachelle qui m’a permis d’en savoir un peu plus sur les scénographies adoptées pour les expositions temporaires et la permanente. Il avait toujours des étoiles dans les yeux lorsqu’il me présentait une oeuvre ou lorsqu’il me racontait une anecdote.
En 1882, le futur musée est à l’époque un simple pavillon de chasse, acquis par Jules Marmottan, avocat, maire et surtout… grand collectionneur. Son fils Paul en hérita et le légua à sa mort à l’Académie des beaux-arts en 1932 qui le transforma en musée deux ans plus tard. Depuis, multiples directeurs se sont succédés à la tête de ce musée majestueux, dont le dernier en date, qui a remplacé Jacques Taddei, décédé brutalement en 2012, n’est autre que Patrick de Carolis. Le musée Marmottan appartenant à l’Académie des beaux-arts, il ne peut en être autrement que de désigner un académicien en tant que directeur.
L’entrée des œuvres
Connaissant déjà la collection permanente, nous filons, mon amie et moi, dans l’entrée aux allures égyptiennes de la collection temporaire. Là encore, le petit boudoir nous invite à patienter avec une belle œuvre, comme d’habitude. Ici, les personnages d’un Vuillard nous contemplent élégamment dans leurs fauteuils de salon.
Ensuite, le premier couloir du musée Marmottan nous mène vers de belles œuvres, très douces et nous transporte au temps des impressionnistes. Nous sommes accueillies par Les Pyramides à Port-Coton, temps pluvieux de Monet. Ce tableau ravit mon amie, mais moi… c’est un autre qui m’attire. Dès que je l’ai vu, je n’ai pas pu m’empêcher de me dire que c’était LE tableau de la collection. Je suis restée devant une bonne dizaine de minutes.
Le chef d’oeuvre du musée Marmottan
Plusieurs tableaux de collections privées ne pouvaient pas être pris en photo. Celui-ci en faisait parti. Et c’est bien dommage ! Cette œuvre de Caillebotte, l’un de mes impressionnistes préférés avec Monet, n’est autre que Le Déjeuner. Datant de 1876, il a été peint par l’un des frères Caillebotte, Gustave, et mesure 52×75 cm. Hélas, les photos sur internet ne rendent pas hommage à ce magnifique tableau.
J’ai pu contempler de près le détail de cette peinture, la précision et la justesse de la transparence. Il est vraiment magnifique. En effet, on se croirait assis là, à table avec la famille Caillebotte, en train de déjeuner avec eux. Même si l’atmosphère de cette scène de la vie bourgeoise de tous les jours est pesante, à cause des tentures ou de la noirceur (deuil familial) des couleurs, elle n’en reste pas moins lumineuse. La solitude et le silence semble extrêmement présent dans ce tableau et l’on entendrait presque les couverts s’entrechoquer !
Une canopée de paysages
Oui, une canopée. Ces peintures attirent la lumière et la diffusent de manière répandue. Nous sommes attirées par ces belles couleurs pastels qui nous transportent dans des paysages verdoyants et où l’on s’y installerait volontiers avec un transat ! Et encore une fois, ce sont les Caillebotte qui m’attirent. En effet, ses scènes de vie ou ses paysages sont tellement réalistes que l’on pourrait marcher et rejoindre ces dames discutant tranquillement.
Le Pont de l’Europe vers la Normandie
En poursuivant ma visite au musée Marmottan, je remarque une œuvre magistrale qui trône au fond d’un couloir coloré de tons pastels. Elle attire l’attention du visiteur qui entre, mais qui regarde tout d’abord les tableaux accrochés de part et d’autre de l’allée. Arrivés à sa hauteur, on se sent tout petit. On s’imagine marcher au centre de ce Pont de l’Europe, à côté de la Gare Saint Lazare. On pourrait presque aller caresser le chien marchant juste devant nous. Le comble aurait été que Gustave dessine une ombre au rebord bas du cadre, nous invitant à plonger directement dans son œuvre tel un marcheur et non un spectateur.
Peint, dessiné et photographié de nombreuses fois, le Pont de l’Europe à côté de Saint Lazare est LE point de passage obligé des artistes. C’est le quartier fréquenté par ceux-ci et la famille Caillebotte aura même construit un immeuble non loin du pont. Il était normal que les frères Caillebotte prennent le temps de peindre ou photographier leur environnement proche. Mais la Gare Saint Lazare est aussi celle qui les emmène vers la Normandie, le lieu privilégié des parisiens de l’époque. On se souviendra des peintures de Boudin, Morisot ou encore Turner, peignant des scènes de plage avec maillots de bain de l’époque, ou encore les belles falaises d’Etretat.
Direction la savane
Mon amie et moi-même continuons d’avancer en admirant les croquis au fusain de Paul Signac et nous tombons par la suite nez à nez avec Gauguin. Pas physiquement parlant, hélas à quelques décennies près, mais avec une Nature morte à l’Espérance. A croire qu’à force d’espérer, on en meurt…
Le tableau est d’une composition étrange puisqu’il établit un gros clin d’œil à L’Espérance de Puvis de Chavagnes. Sûrement une oeuvre qu’il appréciait (vu qu’elle était accrochée dans sa case !).
Plus nous avançons dans le musée Marmottan, et plus les couleurs sont chatoyantes et vives. Cela plaira à certains, mais personnellement, je trouve ce courant trop peu précis. Le Salon d’Automne s’est ouvert à Paris en 1905. Un ensemble de peinture est présenté à ce moment-là et les couleurs sont tellement criardes que cette salle n°7 sera surnommée « la cage aux fauves ». Le courant des fauvistes est né via le critique d’art Louis Vauxcelles.
A l’époque, les remontées étaient plutôt violentes. Cet art nouveau et fulgurant mettant en valeur des couleurs pures, peu travaillées, ne survivra pas. Ce « pot de peinture jeté à la tête du public » décrit par Camille Mauclair se termina en 1910.
Quelques sculptures nous permettent d’admirer la prouesse d’habileté de Claudel par exemple, mais la scénographie ne nous en apprendra pas plus. Nous nous demandons tous ce que ces œuvres font ici, au milieu de Picasso et autres Gauguin.
La descente aux nénuphars du musée Marmottan
L’exposition éphémère se termine sur ces petites notes chatoyantes. Nous descendons donc vers la sortie, qui nous fait passer irrémédiablement par la collection permanente de Monet. La scénographie a été retravaillée, et les œuvres sont agréablement mises en valeur. Les nymphéas sont de toute beauté, et en cette matinée d’automne, les visiteurs sont peu nombreux à cette heure matinale. Il nous est donc permis d’admirer les œuvres majestueuses de Monet en toute intimité.
Cette belle surprise de mon amie m’a permis de commencer la journée sereinement et encore rêveuse de la vision de ces peintres.
Je vous incite donc à aller voir cette magnifique exposition au musée Marmottan : « Un voyage des impressionnistes aux fauves ». Elle vous transportera vers de nouvelles contrées et de somptueux paysages. Et qui sait, peut-être vous surprendrez-vous à découvrir de nouvelles passions ?
Pour en savoir plus sur cette exposition, rendez-vous sur le site officiel du musée Marmottan.
Et pour consulter toutes les photos que j’ai prises, rendez-vous sur mon Instagram : Yueria !
4 Responses
Je suis allée sur ton instagram pour des photos de l’expo et y’avait que des photos de ton chat
déçue.
Bonjour Kim,
Merci d’avoir pris le temps de mettre un commentaire 🙂
Oui, tu as raison : il y a beaucoup de photos de mon chat sur mon Instagram. J’en suis tellement fan, que j’en ai perdue la notion de contrôle. J’abuse un peu parfois !
En revanche, il y a bien les photos du musée Marmottan Monet : si tu le souhaites, je peux les remettre en haut de liste afin que tu puisses les consulter plus facilement.
A bientôt pour un prochain article !
Ahah en réalité les photos de chats ne me gênent pas du tout, mais comme j’ai ouvert l’instagram lorsque j’étais à la bibliothèque universitaire, j’ai eu très peur qu’on me juge…
Désolé du dérangement !
Ahah, effectivement, je comprends tout à fait ta gêne !
Tu es censée faire des recherches sérieuses, et pas aller voir des chats qui se trémoussent dans tous les sens !
Je te les reload dans quelques minutes ! Tu pourras ainsi les consulter plus facilement.
Je te souhaite une belle journée ! 😘